Ecole Sainte Hildegarde

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Ecole Sainte Hildegarde Apprendre avec Hildegarde les secrets de la santé de mon corps et de mon âme

La vertu de tempérance

Aujourd'hui nous méditons la vertu de tempérance ( ou modération) qui s'oppose au vice de la démesure ( ou excès).

 

 

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Le vice de la démesure : « Tout ce que je désire et que je recherche, j'en profiterai sans jamais m'en abstenir. Pourquoi donc m'en abstiendrai-je, alors qu'en me privant, je ne tirerais aucun profit? Devrais je oublier qui je suis, et que chaque être vivant vit suivant la coutume de son espèce? Si je ne vivais qu'en pouvant à peine respirer, ma vie vaudrait la peine d'être vécue? Tout ce qui m'apporte du plaisir et de l'amusement, je le fais. Quand mon cœur déborde de joie, devrais-je le retenir? Quand mes veines sont pleines de gaieté, pourquoi les couperais-je? Et puisque je sais parler, pourquoi me tairai-je? Car tous les mouvements de mon corps sont mon salut; et je fais ce pourquoi j'ai été créé. Pourquoi me changer en quelque chose que je ne suis pas? Chaque créature se développe selon sa nature, et ce pourquoi elle est adaptée, elle le fait; voilà ce que moi je fais »

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Hildegarde explique : Quand l'homme est rebelle aux bienfaits de Dieu en étant insatisfait de tout, l'excès grandit immédiatement dans chaque chose qu'il estime être son dû, mais qu'il ne peut en réalité garder, car tout ce qui est dirigé contre Dieu ne peut survivre, mais au contraire va à sa perte. Cette image est celle d'un loup, car la rage rusée de l'excès et son âpre et mauvaise versatilité ne connaissent pas de limites, ce loup accroupi sur ses pieds inspecte tout ce qu'il y a autour de lui dans le but d'engloutir tout ce qu'il pourrait voler, car poussé par ses penchants, l'excès se fourvoie sur les pires endroits des mauvais chemins de sa propre volonté, et convoite des vanités qu'il voudrait s'approprier, afin de bouleverser toute l'honnêteté contenue dans la droite modération et de la réduire à néant: son but est de continuer à satisfaire ses désirs » Dans l'excès on ne trouve rien de céleste. Il veut imposer partout la surabondance en disant « ne pas aller jusqu'au bout n'est pas digne de moi » Mais il ne veut pas le calme et ne le veut pas car il est comme une roue qui tourne sans s'arrêter. Prenez garde car le diable pousse les hommes à l'excès pour les faire tomber dans le piège où il est déjà  tombé lui-même. Il est l'ennemi de l'homme et veut lui voler le Ciel.

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La vertu de modération ou tempérance : « O fourbe espion, l'honnête raison est gâtée par ta fourberie, tu es comme un petit animal sauvage qui ne connaît pas la modération, et tu te comportes comme une répugnante bête, car toutes les choses qui obéissent aux ordres de Dieu se répondent. Les étoiles brillent grâce à la lumière de la lune, et la lune luit grâce au feu du soleil, toute chose est utile à une autre chose supérieure, et n'enfreint pas ses propres règles; toi, tu ne respectes ni Dieu, ni Ses créatures, au contraire tu flottes comme un sac vide au gré du vent. Moi je suis le cours de la lune et du soleil, je prend garde aux ordres de Dieu, et je vis en fonction des mœurs honnêtes qu'Il a prescrites, je les compte avec beaucoup de plaisir, car je suis princesse dans le palais du Roi, et je cherche tous Ses secrets, je n'en laisse aucun de côté, mais je les rassemble et je les apprécie; grâce à eux, je brille comme les rayons du soleil. Mais toi, tu es corrompu de maladie et tu es comme un cadavre plein de vers. »

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Sainte Hildegarde nous propose de méditer les passages bibliques suivant afin d'obtenir la vertu de modération : 

Sg 8.7

Prov 2.1-11

I pierre 5.5-11

Ephesiens 4.1-6

Ps 25

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Sa sainteté le pape Jean-Paul II ( Audience du 22 novembre 1978)

On ne peut être vraiment prudent, ni vraiment juste, ni vraiment fort, si l'on ne possède pas aussi la vertu de tempérance.

On peut dire que cette vertu conditionne indirectement toutes les autres vertus. Mais il faut dire aussi que toute les autres vertus sont indispensables pour que l'homme soit tempérant. Le terme même de tempérance semble se rapporter en quelque sorte à ce qui est hors de l'homme.

En effet, est tempérant, dit-on, celui qui n'abuse pas de nourriture, de boisson, de plaisirs, celui qui ne boit pas trop d'alcool, qui ne laisse pas sa conscience s'anéantir par la drogue, etc. Cette référence à des éléments extérieurs à l'homme a son fondement dans l'homme.

C'est comme si en chacun de nous existait un moi supérieur et un moi inférieur. Dans notre moi inférieur s'exprime notre corps et tout ce qui lui appartient : ses besoins, ses désirs, ses passions, celles des sens avant tout. La vertu de tempérance permet à chaque homme de faire triompher son moi supérieur sur son moi inférieur.

Cette maîtrise met en valeur le corps

Est-ce là une humiliation de notre corps ? Une diminution ? Non, au contraire ! Cette maîtrise met en valeur le corps.

La vertu de tempérance fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans notre être humain.

Possède la vertu de tempérance celui qui sait se maîtriser, celui qui ne permet pas à ses passions de l'emporter sur la raison, sur la volonté et aussi sur le coeur.

L'homme qui sait se maîtriser !

S'il en est ainsi, il est facile de comprendre la valeur fondamentale et le caractère indispensable de la vertu de tempérance. Oui, elle est indispensable pour que l'homme soit pleinement homme.

Justes limites indispensables

Il suffit de regarder celui qui se laisse entraîner par ses passions et en devient la victime, renonçant de lui-même à l'usage de la raison pour comprendre clairement qu'être homme c'est respecter sa propre dignité et donc, se laisser guider par la vertu de tempérance. Cette vertu est appelée aussi sobriété( quand il s'agit de la modération dans la nourriture). C'est juste !

En effet, pour être en mesure de maîtriser nos passions, la convoitise de la chair, les explosions de la sensualité etc., nous ne devons pas aller au-delà des justes limites imposées à nous-mêmes et à notre moi inférieur.

Si nous ne respectons pas ces justes limites, nous ne serons pas à même de nous dominer.

Ce n'est pas le stoïcisme et la froideur !

Cela ne veut pas dire que l'homme vertueux ne puisse pas être spontané, ne puisse pas exprimer sa joie, ne puisse pas pleurer, ni exprimer ses propres sentiments; cela ne veut pas dire qu'il doive devenir insensible, indifférent, comme un bloc de glace ou de pierre.

Non, en aucune manière ! Il suffit de penser à Jésus pour s'en convaincre. La morale chrétienne ne s'est jamais identifiée avec le stoïcisme.

 

La richesse des sentiments

Au contraire, si l'on considère toute la richesse des sentiments dont chaque homme est capable - chacun de manière différente d'ailleurs : l'homme à sa façon, la femme à la sienne - , il faut reconnaître que l'homme ne peut atteindre cette spontanéité adulte, que par un travail incessant sur lui-même, en contrôlant tout son comportement.

C'est cela la vertu de tempérance, de sobriété.

 

L'humilité

Je crois que cette vertu exige aussi de notre part l'humilité devant les dons que Dieu a offerts à notre nature humaine. Je dirais : humilité du corps et humilité du cœur.

Cette humilité est nécessaire à l'harmonie intérieure de l'homme, à la beauté intérieure de l'homme, à la beauté intérieure de la femme.

La beauté des jeunes filles, la santé de tous...

Que chacun y réfléchisse, les jeunes surtout, et plus encore les jeunes filles...

A l'âge ou l'on tient tant à être beaux ou belles pour plaire aux autres ! N'oublions pas que l'homme doit être beau d'abord à l'intérieur. Sans cette beauté, tous les efforts entrepris pour embellir le corps ne feront ni d'elle ni de lui, une personne vraiment belle !

D'ailleurs, n'est-ce pas le corps, la santé, qui subissent des dégâts lorsque l'homme ne pratique pas la vertu de tempérance, de sobriété ?

Les statistiques et les bulletins de santé de tous les hôpitaux du monde en disent long à ce sujet ! Les médecins des centres de consultation où se rendent les époux, les fiancés et les jeunes ont une grande expérience dans ce domaine. Il est vrai que nous ne pouvons pas dire qu'une personne est tempérante ou non, exclusivement d'après sa santé psychique et physique; cependant, c'est prouvé, l'absence de cette vertu porte atteinte à la santé."

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Maintenant, vous pouvez lire la prière donnée par Hildegarde pour être loin des vices, en pensant tout spécialement à demander d'être loin du vice de la démesure. Je peux prendre note sur un papier de toute situation où  j'ai tendance à réagir avec excès, oubliant la vertu de modération ou tempérance.

 

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Ensuite vous pouvez terminer en écoutant cette  musique d'Hildegarde en lui demandant de nous aider à obtenir la vertu de modération .

Hildegard von Bingen «O nobilissima viriditas», Beatrix Thiel

Date de dernière mise à jour : 27/05/2022