Ecole Sainte Hildegarde

compte-bg.png
newsletter-bg3.png
twitter.png facebook.png

Ecole Sainte Hildegarde Apprendre avec Hildegarde les secrets de la santé de mon corps et de mon âme

Scivias Livre I Vision 1ère

PREMIER LIVRE DU SCIVIAS : LE SYSTEME DU MONDE

pour avoir le texte en latin, suivre ce lien 

VISION PREMIERE DU LIVRE I DU SCIVIAS D'HILDEGARDE : " la protestificatio"

Petite explication de la vision par une religieuse du couvent de Bingen

Hildegarde bingen abbaye sainte hildegarde eibingen enluminure scivias 34 moy"La grande montagne couleur de fer signifie la puissance
et la permanence du royaume éternel de Dieu."

Le très grand éclat de lumière qui déborde Hildegarde dans la Protestificatio se concrétise dans la première vision. Sur la miniature qui l'accompagne, on voit la richesse des images qui caractérisent le spectacle d'Hildegarde.
Dans cette vision d'ouverture, le premier aperçu de la perception est celui de Dieu, dont la voix retentit dans la protestificatio et dont la présence remplit tout le livre de Scivia : « J'ai regardé et j'ai vu quelque chose comme une grande montagne couleur de fer. Une lumière si glorieuse y trônait que sa splendeur m'aveuglait. » Dieu, tout-souverain et tout-puissant, est en même temps protection protectrice : à l'ombre de ses ailes il accorde la sécurité.
La miniature avec la figure lumineuse, la montagne et le champ inférieur bleu étoilé résume le contenu de Scivia divisé en trois livres. L'homme brillant intronisé, qui déploie ses ailes dans un parasol, pointe vers le premier livre de Scivias, dans lequel la préhistoire du salut est racontée : le créateur et l'homme qui a besoin de rédemption, dont Dieu prend miséricordieusement soin, sont au centre de la contemplation. Le champ médian, dans lequel des visages humains apparaissent dans des fenêtres, pointe vers le deuxième livre : Il traite de l'église, qui offre ses moyens de salut, les sacrements, au peuple et lui transmet l'œuvre de rédemption. Les nombreuses étincelles vivantes sur le fond bleu ci-dessous sont les forces divines. Dans le troisième livre, certains d'entre eux apparaîtront sous diverses formes.

Ici, dans la première vision, deux forces divines émergent de leur foule et se montrent sous leur propre forme. Celui qui se tient à gauche est la Crainte de Dieu, tout couvert d'yeux. A côté d'elle se tient la pauvreté d'esprit, une jeune femme sur la tête de laquelle verse une lumière si abondante qu'on ne peut voir son visage.
Ce n'est pas un hasard si ces deux puissances divines sont au commencement. La crainte de Dieu est le premier des sept dons du Saint-Esprit, et la pauvreté en esprit introduit les Béatitudes. De chacune de ces deux vertus se déroule un processus plein d'espoir. De plus, ces deux attitudes sont importantes lorsque l'homme commence à prendre au sérieux la vie spirituelle. Si St. Benoît décrit le chemin d'ascension de l'homme vers Dieu, il met la crainte de Dieu au début de ce chemin (Règle de Benoît chapitre 7). La figure couverte dans la vision d'Hildegarde montre ce que l'on entend par crainte de Dieu : c'est une attitude d'attention complète. Avec une circonspection vigilante, elle fuit l'oubli de Dieu, le plus grand danger qui détourne les hommes du chemin du salut. Semblable à la crainte de Dieu est la pauvreté d'esprit. Cette forme de vision représente la pauvreté non pas comme un manque mais comme une parfaite liberté de recevoir la grâce divine. Cette femme discrète vêtue d'une robe de couleur mate est si remplie d'une splendeur céleste qu'elle devient une figure de lumière de part en part.
Lorsque nous nous tenons maintenant au début de Scivias et que nous nous mettons à parcourir les chemins que Dieu nous montre dans ce travail, ces deux puissances divines doivent nous accompagner afin que nous soyons vigilants et prêts à recevoir ce que nous avons vu et écrit. 

Pour ne pas l'oublier, Hildegarde répète ces mots à la fin de chaque vision du premier livre : "C'est pourquoi, quiconque a la connaissance dans le Saint-Esprit et des ailes dans la foi, ne peut pas transgresser mon avertissement, mais l'embrasser dans le goût de son âme. "

Sr. Maura Zátonyi OSB ( source : abbaye de Bingen

VISION PROPREMENT DITE- TEXTE d'HILDEGARDE du SCIVIAS

Hildegarde bingen abbaye sainte hildegarde eibingen enluminure scivias 34 moy

 

                                                                                         Hildegarde logo

 

Ste Hildegarde: 

" Je vis comme une grande montagne couleur de fer, et sur elle quelqu’un était assis, resplendissant d’un tel éclat, que sa lumière offusquait ma vue ; et de chaque côté, le voilant d’une ombre douce, une aile, merveilleuse de largeur et de longueur, s’étendait. Et devant lui, au pied de la montagne, une Enluminure toute pleine d’yeux se tenait, de laquelle je ne pouvais distinguer nulle forme humaine, à cause de la multitude d’yeux ; et devant elle, était une autre Enluminure d’enfant, sombrement vêtue, mais chaussée de blanc, sur la tête de laquelle descendit une telle clarté, rayonnant de celui qui était assis sur la montagne, que je ne pouvais plus regarder sa face. Mais de celui-là même qui était assis sur la montagne, une infinité d’étincelles vivantes s’échappaient, qui enveloppaient ces figures, d’une grande suavité. Dans la même montagne, on distinguait, comme de nombreuses lucarnes, dans lesquelles apparurent comme des têtes d’hommes, les unes sombres, les autres blanches

Et voici que celui qui était assis sur la montagne, s’écriait d’une voix forte et pénétrante, disant : O homme, poussière insaisissable de la poussière de la terre, et cendre de la cendre, crie et parle sur l’origine de l’incorruptible salut, jusqu’à ce que soient édifiés ceux qui connaissant la moelle des Ecritures, ne veulent ni l’annoncer, ni la prêcher, parce qu’ils sont tièdes et languissants, pour la conservation de la justice de Dieu ; à ceux-là découvre-leur la clef des mystères, que, dans leur timidité, ils cèlent sans fruit dans le secret. Dilate-toi dans la fontaine d’abondance, et coule dans une mystique érudition ; afin que ceux qui te méprisent, à cause de la prévarication de la (première) Eve, soient ébranlés par le débordement de ta source. Car, ce n’est pas de l’homme que tu tiens la pénétration de ces mystères, mais tu reçois (ce don) d’en haut, du juge redoutable et suprême, par qui cette clarté brillera d’un éclat incomparable parmi les autres lumières. Lève-toi donc, fais entendre ta voix, et dis les choses qui se sont manifestées par la puissante vertu du secours divin ; parce que celui qui commande avec bonté et puissance à toutes ses créatures, pénètre ceux qui le craignent et qui le servent avec dilection, en esprit d’humilité, de la clarté de sa divine lumière ; et il conduit ceux qui persévèrent dans les voies de la justice, vers les joies de l’éternelle vision.

 

 

 

 

 

1. De la force et de la stabilité de l'Eternité du royaume de Dieu,

Cette grande montagne couleur de fer que tu vois, désigne la force et la stabilité de l’éternité du royaume de Dieu, laquelle ne peut être ébranlée par nul effort d’une mutabilité branlante ; et celui qui est assis sur la montagne, et dont la splendeur est si grande qu’elle offusque ton regard, t’indique dans le royaume de la béatitude, celui-là même qui, dans l’éclat de son indéfectible beauté, commande, comme suprême divinité, à tout l’univers, et est incompréhensible à l’esprit humain. Mais de chaque côté, cette ombre douce qui s’étend comme une aile merveilleuse de largeur et de longueur, signifie, dans l’admonition et le châtiment, la suave et douce protection de la bienheureuse défense, et démontre justement et pieusement l’ineffable justice, dans la persévérance de l’équité véritable.

 

 

2.- De la crainte du Seigneur.

Et devant lui, au pied de la montagne, une Enluminure pleine d’yeux se tient, qui, devant Dieu, en toute humilité, considère le royaume divin, et, fortifiée par la crainte du Seigneur, exerce sur les hommes avec la perspicacité d’une intention droite et juste, son zèle et son appui ; c’est pourquoi tu ne peux discerner en elle, à cause de la multitude de ses yeux, aucune forme humaine ; parce que, par l’acuité de son regard, elle déjoue à ce point tout oubli de la justice de Dieu, qu’éprouvent trop souvent les hommes dans l’hébétude de leur esprit, que l’inquisition des mortels, dans sa débilité, n’ébranle pas sa vigilance.

 

- 3 De ceux qui sont pauvres d'esprit. -

Avant cette image, une autre silouhette d’enfant sombrement voilée, mais chaussée de blanc apparaît, parce que, précédés de la crainte du Seigneur, suivent les pauvres d’esprit ; car la crainte du Seigneur par le voeu d’humilité, possède pleinement la béatitude de la pauvreté de l’esprit, qui n’aime pas la jactance et l’exaltation du cœur, mais la simplicité et la modestie, ne s’attribuant rien à soi, mais à Dieu, dans l’abandon de la soumission en toutes ses œuvres ; (ce que signifie le peu d’éclat de sa tunique), pour suivre fidèlement les vestiges éclatants du fils de Dieu. Sur sa tête, une si grande clarté rayonne de celui qui est assis sur la montagne, que tu ne peux voir sa face ; parce que la sérénité de la visite de celui qui commande avec louange à toute créature, infuse une telle puissance et une telle force de béatitude, que tu ne peux en concevoir l’abondance dans tes mortelles et infirmes considérations ; car, celui qui possède toutes les richésses célestes se soumit humblement à la pauvreté.

 

4. Que ceux qui craignent Dieu, et les pauvres d'esprit, gardent les vertus qui viennent de Dieu.

Mais que, de celui-là même qui est assis sur cette montagne, une multitude d’étincelles vivantes sortent, qui voltigent autour de ces mêmes images avec un charme infini, cela signife que de la toute puissance de Dieu proviennent les diverses et fortes vertus, qui resplendissent dans la divine clarté, embrassent et flattent avec amour, (les entourant de leur aide et de leur protection), ceux qui craignent Dieu en vérité, et qui aiment fidèlement la pauvreté de l’esprit.

 

-5.  Que les inclinations des actes humains ne peuvent être cachées à la connaissance de Dieu.

Dans la même montagne, apparaissent de nombreuses lucarnes, à travers lesquelles se montrent comme des têtes d’hommes, les unes sans éclat, les autres rayonnantes de blancheur ; parce que, dans la suprême hauteur de la très profonde et très pénétrante connaissance de Dieu, ne peuvent être cachées les intentions des actes humains, qui démontrent souvent par eux-mêmes leur zèle ou leur tiédeur ; car les hommes que fatigue l’action et que lassent les désirs du cœur, tantôt s’endorment dans l’infamie, tantôt s’éveillent, revenus à eux-mêmes, pour leur honneur,

6.- Salomon sur le même sujet.

comme en témoigne Salomon, lorsqu’il dit, selon ma volonté : La main molle aboutit à l’indigence, mais la main des forts prépare les richesses . Ce qui veut dire : que l’homme se rend pauvre et misérable, qui ne veut pas accomplir les œuvres de justice, effacer l’iniquité, rémettre sa dette, et qui reste oisif dans les merveilles des œuvres de la béatitude. Mais celui qui accomplit les très puissantes œuvres du salut, courant dans la voie de la vérité, capte la source jaillissante de la gloire, et se prépare sur la terre et dans le ciel, les trésors les plus précieux. Et quiconque possède la science par le St-Esprit, et les ailes de la foi, ne transgresse pas mes avis, mais les reçoit avec amour pour en faire les délices de son âme.

Date de dernière mise à jour : 24/07/2022